lundi 8 juin 2015

Les Îles d'outre-mer: Dépendantes, ouvertes, métisées...

L'expression « France d'outre-mer » désigne les territoires de la République française situés en dehors du continent européen, anciennement appelé DOM-TOM (départements et territoires d'outre-mer) et aujourd'hui DROM-COM (départements et régions d'outre-mer et collectivités d'outre-mer). Issus de la colonisation française, ces territoires ont des régimes administratifs et juridiques très différents : tous les habitants permanents de ces lieux-là sont représentés au sein du Parlement français. En raison de leur situation économique globalement moins bonne que celle de la métropole, ils bénéficient de nombreuses aides de l’État et de l'Union européenne. Dans le cas de La Guadaloupe. par exemple, la production industrielle est faible et ne permet  de répondre aux besoins de la population, dont la France doit importer produits alimentaires, industriels et énergétiques. d'autre part bien que cette colonie exporte une grande partie de sa production à la France, elle n'est pas mesurable avec les importations qu'elle recoit de la métropole. La Réunion,synonyme de métissage, présente des problèmes de chômage ravivé, d'abord, par l'arrivée en masse de métropolitains et d'habitants de Mayotte, et en outre, par la concurrence existente entre les anciens habitants et les immigrés.

Les territoires de la France d'outre-mer sont répartis dans le monde entier :



 Amérique du Sud :
 - Guyane (seul territoire non insulaire). La Guyane fournit à la France une frontière terrestre avec le Brésil et le Suriname.

 Antilles :
 - Guadeloupe.
 - Martinique.
 - Saint-MartinLa partie française de Saint-Martin fournit à la France une frontière terrestre avec la partie que correspond aux les Pays-Bas.
 - Saint-Barthélemy.

 Amérique du Nord/Océan Atlantique :
 - Saint-Pierre-et-Miquelon.
La Polynésie francaise


 Océan Pacifique :
 Océan Indien :
 Plateau de Kerguelen :
 Antarctique :
 La France est le seul pays présent sur six des sept continents et sur les trois plus grands océans du monde.

Un peu d’histoire…
1626 ---- Richelieu organise les premières formes d'administration centrale des colonies françaises de l'époque, en créant la charge de « grand maître, chef et surintendant du commerce et de la navigation en France ».
 1710 ----- L’administration des colonies évolutionne à  « bureau des Colonies » rattaché au secrétariat d'État à la Marine.
1791 ---- Création d’ une direction chargée des colonies par le Comité de Constitution.
1858 ---- Napoléon III crée un « ministère de l'Algérie et des colonies », comprenant la « direction des affaires de l'Algérie », distraite du ministère de la Guerre, et la « direction des colonies », distraite du ministère de la Marine, et en charge son cousin, le prince Napoléon.
1860 ---- Suppression du ministère de l’Algérie et des colonies.
1881 ----  Léon Gambetta détachera la direction des colonies, alors encore sous la Marine pour en faire un sous secrétariat d'état qu'il rattache alors au département du commerce.
1882 ---- Jules Grévy  rattache l'Administration des colonies au ministère de la Marine par un décret.
1894 ---- Le ministère des Colonies apparaît pleinement et de manière autonome. Le but est de centraliser la gestion des colonies françaises.
1910 ---- Le ministère des colonies  s'installe dans l’hôtel de Montmorin à Paris, bâtiment qui sert encore aujourd'hui de siège au ministère (ou au secrétariat d'État) chargé de l'Outre-mer.
1946 ---- Le décret du 26 janvier  substitue un « ministère de la France d'Outre-mer » au « ministère des Colonies ». Marius Moutet est le premier des ministres de la France d'Outre-mer.
La Martinique, la Guadeloupe, la Guyane et La Réunion, qui sont départementalisées , relevèrent alors du ministère de l'Intérieur. La décolonisation restreint alors de plus en plus le pouvoir du ministère car les relations avec les pays nouvellement indépendants sont confiées au ministère de la Coopération.
Constitution du 27 octobre: création des statuts de « territoire d'outre-mer » (TOM, anciennes colonies et assimilées) et de « territoires et États associés » (anciens protectorats et assimilés).Catégories administratives clairement distinctes au sein de l'espace ultramarin français.
 1959 ----  Le ministère prend la dénomination de « ministère du Sahara et des Départements et Territoires d'Outre-mer ». Il réintègre alors l'administration des DOM et prend en charge les départements d'Algérie.
1960 ----  Indépendance des anciennes colonies africaines.
1962 ---- Fin de la guerre d'Algérie.
Le ministère devient ministère « des Départements et Territoires d'outre-mer .
1974 ---- Le ministère des Départements et Territoires d’outre-mer devient Ministère de l’Outre-mer.
1998---- À la suite des troubles récurrents en Nouvelle-Calédonie, ce TOM devient en 1998 une collectivité territoriale suigeneris.
2003---- Les TOM deviennent des collectivités d'outre-mer (COM), statut considéré comme plus moderne.
La révision constitutionnelle du 28 mars 2003 relative à l'organisation décentralisée de la République comporte d'importantes dispositions relatives aux collectivités territoriales situées outre-mer. On peut d'abord noter que la Constitution désigne nominativement chacune d'entre elles (article 72-3) et marque ainsi solennellement leur appartenance à la République. De plus, la notion de "peuples d'outre-mer" issue du texte de 1958 disparaît dans sa nouvelle rédaction : "la République reconnaît, au sein du peuple français, les populations d'outre-mer" (article 72-3 alinéa 1er).
La Constitution, qui redéfinit la classification de l'ensemble des collectivités territoriales, établit les catégories suivantes en outre-mer (article 72) :
"les départements et les régions d'outre-mer" (Guadeloupe, Guyane, Martinique, Réunion) ;
"les collectivités d'outre-mer" (Mayotte*, Polynésie française, Saint-Barthélemy, Saint-Martin, Saint-Pierre-et-Miquelon, Wallis-et-Futuna).

2007---- Saint-Martin et Saint-Barthélémy sont détachés de la Guadeloupe et érigés en COM indépendantes.
 2011---- Mayotte * devient le cinquième DOM.
              Les DOM, à l'exception de Mayotte, sont des collectivités territoriales intégrés à la République française disposant des mêmes pouvoirs que les régions de la France métropolitaine. On parle donc parfois de DROM (département et région d'outre-mer). 
* Suite au référendum du 29 mars 2009, la collectivité de Mayotte devrait prochainement devenir un département et une région d'outre-mer régie par l'article 73 de la Constitution.
Restent à l'écart de cette classification les deux territoires suivants, qui possèdent chacun des particularités : la Nouvelle-Calédonie et les Terres australes et antarctiques françaises (TAAF).
2012 ---- Le Ministère de l’Outre-mer devient Ministère des Outre-mer.
2014---- Tous les DROM ont, en raison de leur éloignement du continent européen, le statut de régions ultrapériphériques européennes (RUP). En effet, les statut de DOM et RUP sont dissociés. Ainsi, Saint-Barthélemy a perdu ce statut au 1er janvier 2012 pour devenir un PTOM (Pays et territoires d'outre-mer), à ce titre hors de l'Union européenne.

Les cinq départements d'outre-mer
Les cinq DOM sont :

971 : la Guadeloupe, de laquelle ont été séparées en 2007 les îles de Saint-Barthélemy et de Saint-Martin qui en constituaient un arrondissement (l’arrondissement de Saint-Martin–Saint-Barthélemy) pour devenir des collectivités d'outre-mer ;
972 : la Martinique ;
973 : la Guyane dite « française », à ne pas confondre avec le Guyana, ancienne Guyane britannique ;
974 : La Réunion ;
976 : Mayotte.
Les collectivités uniques régies par l'article 73 dernier alinéa.
L' évolution statutaire concerne les « collectivités se substituant à un département et une région d'outre-mer  » mentionnées au dernier alinéa de l'article 73 de la Constitution.
Ainsi, la France comptera à partir à 2015, deux nouvelles collectivités uniques régies par l'article 73 dernier alinéa de la Constitution française, il s'agira des collectivités de Martinique et de Guyane, en remplacement des départements d'outre-mer respectifs existants. Ces 2 territoires ont, en effet, approuvé par référendum le 24 janvier 2010 la fusion des structures départementales et régionales.

Les avant-projets en attente des lois ordinaires sur les futures collectivités uniques de Martinique et Guyane proposent l'organisation suivante :

Collectivités d'outre-mer qui ne font partie de l’Union européenne, mais qui ont un statut proche des DOM :
- Polynésie française.
Saint-Pierre-et- Miquelon
- Saint-Pierre-et-Miquelon (DOM de 1976 à 1985, a disposé d'un conseil général de 1962 à 2006).
- Wallis-et-Futuna.
- Saint-Barthélemy.
- Saint-Martin.
- Nouvelle-Calédonie.

Deux territoires sans population permanente sont administrés directement par l'État :
- Clipperton.
- Terres australes et antarctiques françaises (TAAF).




Enseigner le francais aux créolophones

Face à la problèmatique de résultats scolaires des jeunes insulaires qui ont le créole comme langue maternelle, résultats,  nettements inférieurs à ceux des citoyens de la métropole, à cause d'une mauvaise maîtrise de la langue francaise, Robert Chaudenson propose mettre en place une didactique adaptée à l'enseignement du francais en créolophonie, en employant les éléments communs à deux langues (et en tenant compte que l'essentiel des matériaux linguistiques des créoles comme vocabulaire, phonétique et grammaire; vient du francais). Cette démarche va permettre conduire les locuteurs créolophones à prendre conscience de ce que leur langue partage avec le francais et de ce qui constitue des originalités de leur parler par rapport à cette même langue, en améliorant et en accélèrant l'enseignement du francais, en tant que composante majeure de toutes les langues et les cultures créoles. De cette facon on pourrait faire face aux conflits identitaires existant. 





La Guyane , dont la prefecture est Cayenne , est une région et un département d'outre-mer (DOM) français d'Amérique du Sud. Avec une superficie de 83 846 km( la plus grande région de France et une des moins peuplées après Mayotte, Saint-Martin et Saint-Barthélemy). C'est également le département le plus boisé, 98 % du territoire étant couvert d'une forêt équatoriale qui reste parmi les plus riches et les moins écologiquement fragmentées du monde.
Le territoire guyanais fait partie des neuf régions ultrapériphériques (RUP) de l'Union européenne. C'est le seul territoire continental de l'Union européenne en Amérique du Sud.
Son nom officiel est « Guyane ». L'ajout de l'adjectif « française » dans les dénominations courantes est une commodité de langage issue de la période coloniale et aujourd'hui obsolète dans la mesure où il n'y a plus à notre époque en français d'ambiguïté quant à la Guyane considérée. En effet il existe plusieurs Guyanes : le Guyana (ancienne Guyane britannique ou anglaise), le Suriname (ancienne Guyane néerlandaise ou hollandaise) et la Guyane. Elles s'intègrent au sein du plateau des Guyanes avec une partie du Venezuela, délimité par le fleuve Orénoque, et le nord du Brésil, délimité par l'Amazone.
Situation et climat
La Guyane est frontalière du Brésil. Elle possède un climat équatorial humide et est essentiellement couverte d'une vaste forêt tropicale humide bordée de mangroves côté mer. Le sous-sol est constitué d'un bouclier rocheux ancien, riche en latérite, pauvre et acide, qui forme un relief dit en peau d'orange parsemé d'Inselbergs et entaillé par les réseaux de fleuves et rivières. Ces derniers sont les principaux axes de circulation depuis des siècles ou millénaires. Ils constituent 7 bassins fluviaux, 953 masses d'eau et sont alimentés par 2,5 à 4 m de précipitations annuelles.
Seuls septembre et octobre sont dits « mois secs ». La précipitation annuelle est de 3744 mm à Cayenne.
Ce département est parmi les plus riches du monde en matière de biodiversité tant animale que végétale.
La forêt guyanaise est une forêt primaire à très haut niveau de biodiversité (le plus riche du monde), protégée par un tout nouveau parc national et six réserves naturelles. L'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) et l'Union européenne (UE) y recommandent des efforts particuliers de protection.
L'environnement de la frange littorale est celui qui, le long de la RN1, a historiquement connu le plus de modifications, mais une forte artificialisation est localement constatée le long de la RN2 et là où les orpailleurs opèrent à l'Ouest de la Guyane.
La forêt humide de Guyane s'est paradoxalement épanouie sur un des sols les plus pauvres du monde, en azote, en potassium, en phosphore et en matières organiques. Pour cette raison, et parce que cette zone a toujours conservé des refuges pour toutes ses espèces lors des périodes sèches ou de glaciation terrestre, cette forêt abrite des écosystèmes uniques qui sont parmi les plus riches et les plus fragiles du monde : forêts tropicales primaires très anciennes, mangroves, savanes, inselbergs et nombreux types de zones humides.
L'acidité des sols est également à l'origine de cette médiocrité des sols guyanais. Elle contraint les agriculteurs à chauler les champs, et a conduit au mode traditionnel d'agriculture sur brûlis : les cendres participent à l'élévation du potentiel hydrogène (pH) en plus de l'apport de sels minéraux.
On peut toutefois noter que des sites de Terra preta (sols anthropogéniques) ont été découverts sur le territoire, notamment près de la frontière avec le Brésil. Des recherches sont activement menées par des acteurs de disciplines multiples pour déterminer le mode de création de ces sols les plus riches de la planète. L'hypothèse a été avancée que l'existence même de la forêt tropicale est due à ces interventions humaines intelligentes du passé, où le brûlis  était remplacé par le charbonnage .
5 500 espèces végétales ont été répertoriées, dont plus d'un millier d'arbres, 700 espèces d'oiseaux, 177 espèces de mammifères, plus de 500 espèces de poissons dont 45 % lui sont endémiques (les poissons « limon » et les poissons à écailles) et 109 espèces d'amphibiens. Les micro-organismes seraient bien plus nombreux encore, notamment dans le nord qui rivalise avec l'Amazonie brésilienne, Bornéo et Sumatra. Ce seul département français abrite au moins 98 % de la faune vertébrée et 96 % des plantes vasculaires de la France.
Les menaces qui pèsent sur l'écosystème sont la fragmentation par les routes, qui reste très limitée comparativement aux autres forêts d'Amérique du Sud, les impacts immédiats et différés du barrage de Petit-saut d'EDF, de l'orpaillage (opération Anaconda en Guyane), d'une chasse chaotique et du braconnage facilités par la création de nombreuses pistes et l'apparition des quads. L'exploitation forestière reste modérée en raison du manque de route, du climat et du relief
Un parc national et six réserves naturelles œuvrent à la préservation de milieux et d'espèces aussi divers qu'uniques.
Reserve naturelle de l'Amana
Les plages de la réserve naturelle de l'Amana, sur la commune d'Awala-Yalimapo, dans l'ouest, constituent pour les tortues marines un site de ponte exceptionnel. C'est l'un des plus importants au niveau mondial pour la tortue luth. Quant à la réserve naturelle de l'île du Grand Connétable, celle-ci abrite la seule colonie d'oiseaux marins entre Tobago et Fernando de Noronha soit sur plus de 3000 km de littoral.






Problèmes environnementaux
En 2014 paraît le livre 'Les abandonnés de la république, qui relate la pollution de l'environnement au mercure par les chercheurs
d'or clandestins. La santé de la population locale, dont la subsistance dépend largement de la pêche, est dite en péril.Au moins 12 000 hectares de la forêt amazonienne en Guyane ont été détériorés par cette activité clandestine.
La recherche de mines d'hydrocarbures liquides ou gazeux au large des côtes de la Guyane est une autre activité qui menace l'activité des pêcheurs en Guyane, troisième secteur de l'économie guyanaise.
Base spatiale européenne
Localisation des villes de Cayenne, Kourou, Saint-Laurent-du-Maroni, Saint-Georges-de-l'Oyapock, Saül
En 1964, le général de Gaulle prend la décision de construire une base spatiale en Guyane, destinée à remplacer la base saharienne située en Algérie, et à développer l’économie guyanaise. La position du département est privilégiée, proche de l’équateur avec une large ouverture sur l’océan.
Économie de la Guyane.
L'économie de la Guyane est fortement dépendante de l'Hexagone et de l'industrie spatiale (Centre spatial guyanais). Il existe peu de lignes aériennes directes à destination des autres pays de l'Amérique du Sud, mis à part le Suriname et le Brésil.
Festivités
Le Carnaval est l'un des événements majeurs de Guyane. Il se déroule, les après-midi de dimanche, entre l'Épiphanie au début de janvier, et le Mercredi des Cendres en février ou mars. Des groupes déguisés selon la thématique de l'année, y défilent autour de chars décorés, au rythme des percussions et des cuivres. La préparation des groupes dure des mois avant le carnaval. Les groupes défilent devant des milliers de spectateurs qui s'amassent sur les trottoirs et les gradins aménagés pour l'occasion.
Puis, au début de soirée, les touloulous se rendent dans les dancing.
Des groupes brésiliens identiques à ceux que l'on rencontre au Carnaval de Rio, sont également appréciés pour leurs rythmes et leurs costumes affriolants. La communauté asiatique de Cayenne participe également aux défilés en apportant sa touche caractéristique, avec des dragons. La communauté haïtienne contribue régulièrement en y introduisant le rara, un rythme musical haïtien joué avec un ensemble de « bambous », instruments à vent, tout-à-fait typiques appelés « vaksin », le tambour, d'autres instruments à percussion, des cloches, des maracas, etc.
Langues
Créole guyanais.
Le français est la langue officielle de la Guyane mais de nombreuses autres langues locales sont aussi utilisées. La langue la plus parlée, par une grande majorité de la société, est le créole guyanais, une langue à base de français, d'anglais, d'espagnol, de portugais, de langues africaines et amérindiennes. Elle serait née au xviie siècle entre les esclaves africains et leurs maîtres français qui tentaient de communiquer. Il est parfois mélangé par l'influence des autres communautés créoles de Martinique (créole martiniquais), de Guadeloupe (créole guadeloupéen) et d'Haïti (créole haïtien)...
Six langues bushi kondé (des noirs marrons), parlées par les Busi-Nengue Guyanais ou Surinamiens (Surinamais pour l'Académie française) : langues boni, saramaca, paramaca, djuka, mataray, kwenty.
Les autres langues régionales sont 6 des 7 langues amérindiennes (arawak, palikur, kali'na, wayana, wayampi, émerillon), ainsi que le hmong (langue laotienne). La langue apalai parlée par peu de locuteurs n'est pas reconnue officiellement.
Enfin, les autres communautés formant une partie non négligeable de la population parlent quotidiennement le portugais, l'anglais, le chinois, l'espagnol, le russe, etc.
Gastronomie

À Pâques les Guyanais mangent un plat typique de la Guyane : le bouillon d'awara.

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La Polynésie française est une collectivité d'outre-mer (COM) de la République française composée
de cinq archipels regroupant 118 îles dont 67 habitées : l'archipel de la Société avec les îles du Vent et les îles Sous-le-Vent, l'archipel des Tuamotu, l'archipel des Gambier, l'archipel des Australes et les îles Marquises. Elle est située dans le sud de l'océan Pacifique, à environ 6 000 kilomètres à l’est de l’Australie. Elle inclut aussi les vastes espaces maritimes adjacents.
Cette collectivité est bénéficiant d'une large autonomie par rapport au gouvernement métropolitain. Son axe principal de développement demeure le tourisme, reposant sur un patrimoine naturel et culturel exceptionnel.
Géographie
Ce territoire comprend environ la moitié des eaux marines françaises (5 millions de km2) et plusieurs groupes d’îles et d’atolls dont la plus importante et la plus peuplée est Tahiti.
Les îles de Polynésie sont issues de l’activité volcanique, soit d'un âge proche de la plaque sur laquelle ils reposent, soit de points chauds. Le mouvement de la plaque océanienne (qui se déplace vers le nord-ouest)et les point chaud permettent la formation des chapelets des petites îles. Ainsi le point chaud qui a donné naissance aux deux volcans de Tahiti n'est qu'à cinquante kilomètres à l'est.
Nombre d'atolls, à la surface émergée très réduite, sont inhabités, ou seulement utilisés pour la pêche et la culture perlière.
Les très nombreux atolls des Tuamotu rendent la navigation dangereuse dans la région, et sont célèbres pour leurs échouages. Leur lagon est alimenté en eau océanique par quelques passes (des ruptures de la barrière corallienne), et les profonds cratères offrent des eaux très froides et limpides contrastant avec les eaux chaudes des faibles fonds des plateaux lagunaires, qui abritent une faune et une flore marines riches. Par contre, sur les parties émergées, le manque ou parfois l’absence totale d’eau douce ne permet qu'une flore terrestre très pauvre, et ces atolls souvent très désolés ne sont peuplés que de crustacés et servent de refuges aux oiseaux.
À Tahiti, la plus grande île, les vestiges des deux volcans continuent à culminer à des hauteurs
Îles du Vent
respectables , autour de larges vallées et plaines alluvionnaires fertiles et sur les flancs desquelles se sont formés par endroits des massifs coralliens. Les côtes, protégées par les massifs coralliens sont faiblement érodées par la mer en raison d’un très faible marnage, et offrent de longues plages basaltiques. Tahiti et les autres îles du Vent voisines sont situées, de façon unique au monde, sur un point océanique où l’effet de marée causé par la Lune est quasiment nul sauf en début d'été austral (pleine lune de la Toussaint).
Il permet la culture des perles en eaux peu profondes sur les atolls polynésiens. Il permet aussi l’installation de bungalows hôteliers dans les lagons aux eaux limpides. Le très court plateau confère à la houle océanique une puissance qui engendre de remarquables rouleaux près des plages, ce qui en fait un paradis pour les surfeurs.
En revanche, aux îles Marquises, dont la formation géologique est ancienne, les structures volcaniques sont fortement érodées et offrent un paysage montagneux abrupt, constellé de vallées étroites aboutissant à des plages courtes aux eaux profondes. Les Marquises ne possèdent presque pas de barrière de corail.
Climat
Du fait de la situation dispersée des différents archipels, le nord de l'archipel des Marquises connaîtra plutôt un type de temps tropical aride alors que le sud de l'archipel des Australes est plutôt soumis à un type de temps des moyennes latitudes. Deux grandes saisons se distinguent :
– de novembre à avril, une saison dite « chaude » ou été austral (humidité élevée) ;
– de mai à octobre une saison dite « fraîche » ou hiver austral (humidité moindre).
De façon très schématique, il est possible de distinguer trois types de temps :
– les alizés, vents d’Est, tant en saison chaude qu'en saison fraîche ;
– les épisodes de perturbations pouvant évoluer en dépression tropicale, parfois très vigoureuse, atteignant à l’extrême le caractère cyclone. Ce type de temps est caractéristique de la saison chaude (décembre à mars). Ces dépressions apparaissent sur les eaux chaudes de l’océan ;
Tsunami
– les perturbations d’ouest sur les Australes, sud Tuamotu et Gambier. Ces archipels sont d’ailleurs régulièrement concernés par des vents forts, liés aux dépressions subtropicales associés à ces fronts froids. Enfin, il convient de souligner qu’à l’arrière de ces perturbations d’ouest, sous la poussée d’un anticyclone (en général celui de Kermadec), peut naître un type de temps particulier le « mara’amu ».
Risques naturels : Cyclones et tsunamis
Tous les archipels sont soumis au risque cyclonique, à l'exception des Marquises. L'onde d'un séisme peut générer un risque de tsunami. Un dispositif d'alerte ad hoc est en place sur chaque île.
Patrimoine naturel
Du fait de l'isolement de la Polynésie, la flore terrestre et la faune est relativement limitée, mais souvent spécifique. Les îles hautes de la Société accueillent la plus grande diversité en faune et flore marine du fait de la conjugaison du lagon, du milieu récifal, et milieux saumâtres.
La Polynésie française est la collectivité d’outre-mer comportant le plus grand nombre d’espèces animales et végétales déjà éteintes ou menacées. Face à cette situation, le droit polynésien s’est enrichi, depuis la délibération de 1995 sur la protection de la nature, d’un véritable statut pour les espèces protégées. Il  établit des listes d’espèces animales ou végétales protégées en fonction de divers intérêts. Pour bénéficier d’une protection, une espèce doit être en danger, vulnérable, rare ou d’intérêt particulier.
Politique et institutions
La Polynésie française régie par l'article 74 de la constitution française et la loi organique no 2004-192 modifiée, est bénéficiaire d'une large autonomie politique.
Le nouveau statut donne au territoire l'exercice de toutes les compétences nécessaires à son développement économique et social, à l'exclusion de celles qui attribuées explicitement à l’État et aux communes.
Langues
Le français est la seule langue officielle.
La loi statutaire consacre son article 57 à la problématique de la langue en tenant comptes d'autres langue comme éléments fondamentales d'identité culturelle. 

Religions
Le christianisme occupe une place centrale dans la société polynésienne .Au cours des années 1980 de nouvelles Églises se sont développées – notamment les pentecôtistes – tandis que les Églises adventistes et, surtout, l'Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours, progressent de manière très significative, aux dépens le plus souvent de l’EEPF (Église Évangelique de Polynésie Francaise). Les dernières indications disponibles, publiées en 2006, montrent que désormais près d’un Polynésien sur cinq n’appartient ni à l’Église catholique ni à l’EEPF (rebaptisée Église protestante ma’ohi en 2004).
Tourisme
Le développement du tourisme en Polynésiefrançaise est en difficulté depuis le début des années 2000. Les services touristiques représentaient 9 % du PIB marchand en 2006. La première baisse significative de la fréquentation touristique est enregistrée à la suite des attentats du 11 septembre 2001 qui rendent la conjoncture internationale défavorable. La fréquentation touristique continue ensuite de baisser, passant de 212 700 visiteurs en 2003 à 147 500 en 2009.
Perliculture
La culture perlière de la perle de Tahiti pour la bijouterie est très développée, mais ce secteur est également en grande difficulté, le prix à l'exportation ayant considérablement chuté.
Vanille
vanille
La production de la vanille de Tahiti, dont la qualité est réputée, est passée de 200 tonnes dans les années 1960 à des niveaux très bas. Un plan de relance initié en 2003 a permis de relever le niveau de production à 49 tonnes en 2008. Mais seulement 9 tonnes ont été exportées cette même année.
Pêche
Le développement de flottilles de pêche au thon, initié au cours des années 1990, ne permet toujours pas d'atteindre les quotas autorisés (6 300 tonnes pêchées contre 10000 autorisées).
Industrie
Elle repose essentiellement sur quatre pôles : agroalimentaire, construction navale et biens intermédiaires pour le bâtiment et des activités de transformation (meubles, textile, imprimerie...). L'artisanat représenterait environ 13 000 personnes, environ 8 000 artisans étant recensés par la Chambre de commerce, d'industrie, des services et des métiers (CCISM).
Patrimoine archéologique
La civilisation ancienne a laissé de nombreux vestiges malgré les destructions orchestrées par les missionnaires. Ainsi de nombreux marae (temple, ou lieu pour les cérémonies) ensemble de plateformes, de pavages, de pierres dressées ont fait l'objet de fouilles archéologiques et d'opérations de mises en valeur : Marae de Taputapuatea sur l'ile de Raiatea,marae Arahurahu sur l'ile de Tahiti à Paea, Marae Upeke sur l'ile d'Hiva Oa à Taaoa... Le musée de Tahiti et des îles en présente une reproduction.
Patrimoine artistique
Danse
La danse est sans aucun doute l'élément, sinon essentiel, le plus partagé à travers toute la Polynésie française. Les danses pré-européennes sont mal connues. Elles étaient plutôt destinées aux chefs, et accompagnaient tous les évènements marquants la vie sociale. Les missionnaires bannirent des cérémonies officielles ces danses immorales, et des interdictions furent proclamées à plusieurs reprises à partir de 1820. Elles furent à nouveau autorisées à partir du début du xxe siècle.
Les danses s'inspirent des scènes de la vie quotidienne : la fabrication du tapa, le mouvement des pagaies...
À Tahiti, comme manifestation culturelle annuelle à Papeete, chaque mois de juillet, les groupes de danse rivalisent en interprétant quatre type de danses 'ori tahiti : 'ote'a, 'aparima, hivinau et paoa. Le festival des arts des Marquises met également à l'honneur la danse.
Les groupes peuvent interpréter d'autres danses : tamure (danse de couple), danse de l'oiseau (Marquises), kapa (Tuamotu), pe'i (Gambier)...
Les costumes sont remarquables car élaborés à partir de fibres végétales.
Peinture
Paul Gauguin
Quelques peintures rupestres découvertes dans une grotte des îles Marquises témoignent de l'existence de la peinture avant l'arrivée des européens. En quête d'un temps mythique où l'homme vivrait en harmonie avec le monde et la nature, Paul Gauguin part en Polynésie en 1891. Il meurt aux Îles Marquises en 1903. Ses peintures contribueront activement au mythe polynésien. Matisse y séjourne également quelques mois.
De nombreux peintres figuratifs sont représentés localement, principalement par la galerie des Tropiques, à Papeete, tels Deloffre. Les plasticiens Paskua, Jonathan Bougard, Andréas Dettloff, représentent le territoire sur le plan international.
Sculpture
Tiki en pierre
Les sculpteurs utilisent le bois, le corail, la pierre, l'os et l'ivoire. Ils occupaient une position privilégiée dans la société ancienne du fait de leur savoir technique et de leur lien avec le sacré. Les musées de Tahiti, du Quai Branly, d’Auckland contiennent des tiki (statues), des penu (pilon), casse-tête, percussions et autres objets montrant la dextérité acquise par les artisans polynésiens. Le centre des métiers d'art de Papeete assure un rôle majeur dans la préservation des spécificités artistiques polynésiennes et océaniennes.
Musique
Cette musique est essentiellement vocale, ou axée sur un accompagnement percussif des danses. Il existait certainement des chants sacrés et des chants de travail avant la venue des européens, mais il n'en reste que des bribes. Au contraire, avec l'arrivée des missionnaires chrétiens, un genre nouveau de polyphonie a été massivement adopté (himene). De même, la présence des marins occidentaux a permis l'importation de la guitare hawaïenne et du ukulélé.
Littérature
La production littéraire en tahitien est limitée (Henri Hiro, D. Raapoto...). La plupart des auteurs locaux s'expriment en français : Chantal Spitz (l'île des rêves écrasés), Titaua Peu, Célestine Vaite, Flora Devatine, Jean-Marc Pambrun, Moetai Brotherson... Chaque année un salon du livre organisé par les éditeurs (Au Vent des iles, Haere Po, Le Motu, ...) est l'occasion de rencontrer les auteurs.
Tatouage polynésien moderne
tatouage polynésien
Au xviiie siècle, les premiers explorateurs européens rapportent leur découverte du tatouage polynésien, marque essentielle de la place du Polynésien dans la société. Progressivement les missionnaires chrétiens vont arriver à proscrire cette pratique. Mais pendant la seconde moitié du xxe siècle, le tatouage polynésien redevient populaire auprès des jeunes Polynésiens, en quête d’un retour aux valeurs culturelles et traditionnelles.
Artisanat
La Polynésie française est réputée pour ses bijoux réalisés à partir des matières premières locales : nacre, bois, os, fibres de coco et perles de Tahiti. La nacre est utilisée depuis longtemps en Polynésie pour confectionner bijoux et parures. Le développement de la perliculture a permis de développer encore cet art traditionnel.
Néanmoins, l'artisanat s'exprime traditionnellement plutôt au travers des Tifaifai (tissu décoré par un système proche du patchwork), du Tapa (tissu traditionnel confectionné à partir d'écorce) qui sert à fabriquer les paréo, le tressage (paniers, matériaux de couverture ni'au (à partir de palmes de cocotiers) ou en pandanus, chapeaux...)
Gastronomie
Poisson cru au lait du coco
La vanille est de plus en plus utilisée dans les plats salés
La gastronomie polynésienne est caractérisée par une grande diversité des mets, basés sur les produits de la mer et les fruits exotiques et influencés par les cuisines française et chinoise.
Il existe bien sûr de nettes différences selon les archipels.
La diversité et la fraîcheur des produits de la mer contribue à la richesse de la gastronomie polynésienne.
La cuisine tahitienne est une cuisine douce, qui utilise relativement peu d'épices, comparativement aux cuisines de l'océan Indien ou l'Asie, comme le lait de coco, le gingembre, le citron vert, la vanille et le tamarin.
Quelques exemples de plats typiques :
Poulet fafa
le pua’a choux :
le fāfaru : 
le po’e ;
Les repas de fêtes sont l'occasion de préparer le four tahitien, ou Ahi mā'a, où chevrettes (crevettes d'eau douce), porc, patates douces, taro, uru, etc, sont placés dans un grand trou sur des pierres chauffées sur les braises, et recouverts de feuilles de bananier et de sable pour cuire à l'étouffé. Dans les îles de la Société, il sera désigné sous le terme mā’a tahiti aux Marquises, kaikai enana.

Alcools
La production locale de boissons alcoolisées traditionnelles n'existe pas, le procédé de distillation ayant été introduit par les Européens. Il est possible de trouver des boissons à partir de racines de ti, d'inflorescence de cocotier, de divers fruits. La bière locale, la Hinano, est presque devenue un symbole du territoire. C'est une bière blonde légère. Le vin est peu consommé en Polynésie, et son acheminement et sa conservation sont relativement malaisé. La Polynésie a cependant son propre vin, improprement dénommé Vin de Tahiti, car produit sur l'atoll de Rangiroa, aux Tuamotu.
Manifestations culturelles et festivités
Fête de Juillet

Des manifestations culturelles sont régulièrement organisées afin d'entretenir la vivacité de la culture maohi et parfois la faire évoluer. Les principales manifestations ont lieu lors des fêtes de juillet ou Heiva I Tahiti. Cette fête propose des concours de danse, de chant et de musique traditionnelle ainsi que des concours de sports traditionnels tahitien. Des compétitions sportives ont également lieu tout au long de l'année, la Hawaiki nui va'a en octobre, une importante course de pirogue polynésienne, ou des concours de porteurs d'oranges du plateau de
Taravao, de lancers de javelots, de soulevé de pierres ou des concours de hana de cocos (débourrage des noix de coco à toute vitesse) ou encore la Billabong pro sur la vague de Teahupo'o en août. Des foires sont organisées afin d'assurer la commercialisation et faire connaître l'artisanat local : tatouages, sculptures marquisiennes, confection de pareo ou de tifaifai, etc. Des reconstitutions de cérémonies religieuses « traditionnelles » sont parfois organisées.